Internet est un outil du quotidien pour la grande majorité des Québécois. Depuis la pandémie de COVID-19, c’est même le principal outil de travail de centaines de milliers de personnes. Toutefois, au-delà du cadre professionnel ou du simple divertissement, les activités en ligne peuvent prendre une place telle qu’elles en deviennent un véritable problème. Réseaux sociaux, jeux en ligne, pornographie, achats compulsifs : la cyberdépendance peut prendre de nombreuses formes.
Qu’est-ce que la cyberdépendance ?
Plusieurs types de cyberdépendance
Toutes les recherches ne s’entendent pas pour définir précisément les types de cyberdépendance. Le DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l’Association Américaine de Psychiatrie), ouvrage de référence, ne définit pas non plus la cyberdépendance. Cependant, de grandes catégories ressortent fréquemment dans la documentation.
Les achats en ligne
Les achats en ligne peuvent être très pratiques dans de nombreuses situations. Ils ont même explosé lors de la pandémie de COVID-19 et la fermeture de nombreux commerces. Toutefois, acheter en ligne peut devenir un vrai problème lorsque ce comportement est compulsif. De nombreux sites permettent d’acheter des articles en quelques clics seulement, et beaucoup gardent les informations de carte de crédit en mémoire afin de faciliter ces achats. Avec l’abondance des sites d’achats et la surabondance de publicités personnalisées, de nombreuses personnes peuvent tomber dans le piège, au point de développer d’importants problèmes financiers.
Les jeux en ligne
Il peut s’agir de jeux vidéo, de jeux de hasard et d’argent (poker en ligne, keno, etc.) ou encore d’applications mobile. Cette forme de cyberdépendance peut amener une personne à consacrer un nombre d’heures significatif à ces activités au détriment de ses autres activités et de sa santé financière.
Les activités sexuelles en ligne
Le cybersexe, l’échange, la consommation de pornographie, la recherche de partenaires sexuels en ligne… Toutes ces activités peuvent finir par prendre une place trop importante dans la vie de certaines personnes. Dans certains cas, les activités sexuelles en ligne peuvent même prendre le dessus sur les relations sexuelles réelles.
Les cyber relations
De nombreux outils permettent d’entretenir des relations virtuelles : sites et applications de rencontre, réseaux sociaux, forums, textos et courriels… Mais lorsque ces relations en ligne prennent plus d’importance que les relations amicales et familiales réelles, cela peut alors mener la personne à s’isoler progressivement, jusqu’à parfois perdre complètement contact avec la vie réelle.
Les réseaux sociaux
Difficile de compter le nombre de réseaux sociaux existants à travers le monde : Facebook, Instagram, TikTok, Snapchat… Ces réseaux, entièrement financés par la publicité personnalisée, sont conçus pour que les internautes passent le plus de temps possible sur leur plateforme. L’appel des notifications, le besoin de compter ses « likes », le temps passé à embellir ses photos avant de les publier, le besoin de consulter les publications de ses amis ou d’influenceurs sont autant de motifs qui peuvent conduire une personne à passer plusieurs heures par jour sur les réseaux sociaux, au détriment de sa réelle vie sociale.
Le syndrome FOMO
L’acronyme FOMO vient de l’anglais Fear of missing out: la peur de manquer quelque chose. Le syndrome FOMO se manifeste en particulier sur les réseaux sociaux, où la peur de manquer une information, un événement ou simplement le plus récent buzz peut devenir obsessionnelle et créer un fort sentiment d’anxiété.
La recherche d’informations
Certaines personnes peuvent naviguer sans relâche sur Internet afin d’amasser d’importantes quantités de contenu et d’information en ligne (recherches sur les ovnis, quête de preuves de théories du complot, etc.). Ce comportement peut conduire à passer de longues périodes à la recherche d’informations en ligne, au point de réduire la productivité (au travail, dans les études) ainsi que le temps accordé aux autres tâches en général.
Les symptômes de la cyberdépendance
Plusieurs symptômes peuvent aider à déceler une situation de cyberdépendance. Sur son site cyberdependance.ca, la psychologue clinicienne Marie-Anne Sergerie, Ph.D. décrit les symptômes physiologique et psychologique causés par la cyberdépendance.
Symptômes physiologiques
- Syndrome du canal carpien (il s’agit de la compression d’un nerf au niveau du poignet, créant un engourdissement de la main ou même de la douleur)
- Sécheresse des yeux
- Maux de tête ou de dos
- Négligence de l’hygiène corporelle, de l’alimentation
- Mauvais sommeil
Symptômes psychologiques
- Besoin obsessionnel de se connecter à Internet
- Sensation de soulagement ou d’euphorie lorsqu’on se connecte
- Augmentation de l’utilisation d’Internet
- Sensation de manque, dépression, irritabilité lorsque l’accès à Internet est impossible
- Mensonges auprès de l’entourage, sentiment de honte quant à l’usage d’Internet
- Perte de contrôle, tentatives de cesser ou réduire le temps passé sur Internet, sans succès
Pour en apprendre plus sur le soutien à l’entourage des personnes cyberdépendantes, visionner la vidéo de notre panel d’expert.e.s, qui s’est tenu à l’occasion des 30 ans de notre service, le 29 mai 2024.
Des ressources existent
Les centres de réadaptation en dépendance (CRD), la Maison l’Alcôve, les centres spécialisés pour les adolescents Le Grand chemin peuvent vous aider à traiter la cyberdépendance.
Si vous avez besoin d’aide pour trouver les ressources adéquates, appelez-nous au 1 800 461-0140 ou utilisez le clavardage en bas à droite du site. Nos services sont accessibles 24h/24, 7 jours sur 7.
Pour en apprendre plus sur la cyberdépendance, rendez-vous sur cyberdependance.ca.