Le jeu vidéo fait partie de la vie de nombreux adolescents. Mais dans certains cas, ce simple divertissement peut devenir problématique alors que les heures de jeu s’accumulent au détriment de la vie sociale, du sommeil ou encore de la scolarité. L’usage excessif du jeu peut alors générer beaucoup d’incompréhension et de conflits dans la cellule familiale, et de nombreux parents peuvent rapidement se sentir démunis face à la situation. Comment aider un adolescent qui a perdu le contrôle sur le jeu?

Favoriser le dialogue

Si la tentation de punir l’adolescent peut se manifester, par exemple en le privant d’une console de jeu, elle risque toutefois de ne pas être la solution au problème. « Si les interactions avec l’ado ne sont que négatives, on ne favorise pas l’ouverture au changement » explique Miguel Therriault, coordonnateur des services professionnels aux centres de thérapie Le Grand Chemin.

« On peut le faire parler de son jeu, comme on le ferait avec un ado qui joue au hockey. »

Maxime Miranda, coordonnatrice du développement des services Jeu : aide et référence et Drogue : aide et référence, ajoute : « Il faut aider les parents à comprendre que si l’ado joue, ce n’est pas la faute de la machine. Déplugger Internet ou enlever la console, ça ne résout pas le problème. » Pour Mme Miranda, il est avant tout nécessaire de favoriser le dialogue avec l’adolescent et s’intéresser à sa vie dans le but de cerner les raisons du jeu excessif : est-ce une façon de socialiser en retrouvant ses amis en ligne? Est-il marginalisé à l’école? Est-il valorisé par sa communauté en ligne pour ses compétences dans le jeu? « On peut le faire parler de son jeu, comme on le ferait avec un ado qui joue au hockey. Que le jeu devienne moins tabou. »

Développer la vie hors ligne

En plus de s’intéresser à la vie en ligne du jeune, il est important de favoriser les activités hors ligne. « Au lieu de chercher les problèmes de la vie en ligne, il faut nourrir la vie hors ligne » explique Maxime Miranda. Activités en famille, visite de proches, pratique d’un sport, d’un art…

Plus les possibilités de trouver du plaisir dans la vie quotidienne sont nombreuses, plus cela contribuera à détourner l’adolescent de ses activités en ligne. « On peut rendre ça le fun, la vie hors ligne. » insiste Mme Miranda.

Établir des règles

Le développement d’activités hors ligne ne va pas nécessairement éliminer la tentation du jeu. Plutôt que de chercher à bannir le jeu, il est donc important d’établir des règles pour maintenir un équilibre entre le jeu et la vie sociale ou familiale. Par exemple, il peut être plus productif d’offrir un moment de jeu en ligne comme récompense après une tâche effectuée par le jeune. « Un ado a besoin de se faire mettre des limites. S’il n’en a jamais eu, il ne peut pas comprendre pourquoi il devrait se priver de ce plaisir. […] Il faut se rappeler qu’un adolescent ne réfléchit pas de la même manière qu’un adulte. » explique Maxime Miranda.

Demander de l’aide

Vous vivez une telle situation avec votre adolescent et vous ne parvenez pas à renouer le dialogue? Vous pouvez demander de l’aide. Des ressources existent, telles que les Centres de réadaptation en dépendance des CISSS et CIUSSS du Québec. Ces centres peuvent aider les adolescents, mais aussi leurs parents en les outillant pour mieux faire face à la situation à la maison. Des programmes de thérapie encadrés par des intervenants professionnels peuvent aussi aider votre adolescent à reprendre le contrôle sur le jeu. Pour connaitre les ressources les mieux adaptées à votre situation et à celle de votre enfant, appelez-nous au 1 800 461-0140 ou utilisez le clavardage en bas à droite de l’écran. Nos intervenants seront heureux d’échanger avec vous et de vous offrir l’information et les références les plus pertinentes.